La Boîte de Schrödinger, saison 2

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La Boîte de Schrödinger, saison 2

http://www.walrus-books.com/wp-content/uploads/2012/05/cover-boite2.jpgLe mot de l’éditeur
Retour sur le principe de la Boîte :
« La Boîte de Schrödinger se veut devenir, toute proportion gardée, l’équivalent textuel de ce que La Quatrième Dimension fut pour la télévision il y a quelques dizaines d’années, à savoir un formidable laboratoire de scénaristes, de conteurs, d’auteurs et d’inventeurs. Des auteurs aussi célèbres que Richard Matheson, entre autres, ont travaillé d’arrache-pied à faire de cette série télé la référence en matière de Fantastique.
La Boîte de Schrödinger, à sa hauteur, veut prolonger l’héritage, et offre donc aux auteurs désireux d’en être la possibilité de travailler à leur propre saison, avec leurs propres épisodes, dont chacun portera sa patte, son univers propre. (…) La seule contrainte: proposer au lecteur des univers étranges, décalés, bancals, où le fantastique, la peur et l’extraordinaire surgissent dans notre quotidien pour ne plus jamais nous laisser en paix ! »

 

Mon avis
J’ai déjà parlé ici de la plume de Jacques Fuentealba (Emile Delcroix, Le Cortège des fous ). Dans La Boîte de Schrödinger, il confirme fois son talent de nouvelliste. La Boîte contient vingt-deux nouvelles classées par thème : les Trompe-la-Mort, Humour, Vampires, Apocalypses (si je ne fais pas erreur, le sommaire présentant les titres des nouvelles et ceux des parties de la même façon).
Les nouvelles sont toutes écrites dans un style soigné, recherché. Les références littéraires, mythologiques, historiques, abondent. J’ai relu plusieurs de ces textes, toujours avec plaisir, et en y découvrant à chaque fois quelque chose de nouveau… Un très beau recueil.
Un bémol toutefois : il n’existe que sous format numérique, avec une navigation pas vraiment facile et, comme dans la saison 1, des coquilles et des problèmes de typographie. Cela mériterait vraiment une édition papier.
Un avantage : vous pouvez choisir d’acheter la version complète, ou seulement quelques nouvelles. A votre place, je n’hésiterais pas et je choisirais la version complète…

 

Comment l'acheter

Sur les sites de librairies numériques, par exemple Immateriel.fr, Amazon, KoboBooks, etc.

Saison complète : 3,99€ ;

Packs (5 en tout) de 3 ou 4 épisodes : 0,99€.

 

BONUS !

Afin de vous convaincre (j’espère !), voici un extrait par thème :

 

Partie Trompe-la-Mort : « Les pluies du crépuscule »
Le narrateur est à la poursuite de l’Ennemi qu’il est le seul à deviner, et qu’il traque à travers le monde entier. Les paysages s’enchaînent au fil de sa course effrénée contre cet Ennemi et contre lui-même.
« La folie commence là où s’arrête la compréhension des autres. »
« Sous un ciel crépusculaire pleurant d’innombrables larmes, je scrutais avec minutie ce fantastique paysage. Une immense solitude habitait la plaine détrempée là où quelques secondes auparavant se tenait mon mystérieux opposant.
Des traces de sa présence étaient perceptibles partout (…). J’entendais même encore des échos harmonieux séduire mes oreilles. »

Partie Humour : « L’Ermite »
Un ermite reçoit la visite du Malin, qui cherche par tous les moyens (luxure, cupidité, désespoir…) à le tenter, puis à le décourager dans sa foi, pour prendre son âme. On y trouve des personnages improbables : touristes, animatrice télé, et autres entrepreneurs… Hilarant ! Extrait :
« [L’homme qui mangeait un sandwich] déglutit avant de parler à nouveau :
— S’lut, qu’esse vous faisez là ?
L’anachorète garda le regard dans le vide un petit moment puis rapporta finalement son attention sur le touriste :
— Je médite.
— Ah ouais ? Et c’est cool ? (…)
Finissant son sandwich, il fit une boulette (…) qu’il balança par-dessus son épaule (…)[ »

Partie Vampires : « L’Accordeur de Miroirs »
L’Accordeur de Miroirs fait partie d’un panthéon très ancien, comme l’Escamoteuse de Secrets ou le Semeur d’Etoiles ; il nous raconte l’histoire du Deuxième Mort, qui lutta contre la Dernière Grande Bête, avant de trahir les dieux et de devenir un être buveur de sang. Il nous raconte aussi son amour perdu… Une plongée dans un texte à la puissance des récits mythologiques antiques.
« Certains conteurs rapportent que sur l’interminable chemin qui conduisit le non-mort à sa prison, tandis que l’Attrape-Rêves le traînait dans son filet, il parvint (…) à arracher une dernière fois des flammes au soleil. (…) Il avait volé le sang de la Dernière Grande Bête, une parcelle de sa vie impie et de son pouvoir, il avait volé le cœur de ma moitié et l’astre solaire… Qui sait ce qu’il pourrait encore dérober, si on ne l’arrêtait à temps ? »
« Ils étaient enlacés dans un lit couvert de pétales de fleurs sanglantes, eux-mêmes fleurs, ombres, fruits, animaux et homme et femme serrés étroitement, chacun buvant le sang, la sève, les ténèbres de l’autre. »

Partie Apocalypse : « Les moins qu’humains »
Ce texte constitue un très bel exemple de ce que peut être la littérature post-apocalyptique. Un narrateur s’éveille et nous raconte son quotidien : on devine qu’il survit grâce à ses « serviteurs de métal ». Il ne comprend ni le monde qui l’entoure, ni ses propres sentiments, ni les circonstances de sa propre vie... Le récit alterne entre les confidences de ce narrateur triste et amoureux, et les notes d’observation d’un « médecin » ? Un récit vraiment poignant.
« …j’ai quitté les brumes d’un long sommeil pour quelques instants. (…) Ma fenêtre me révèle toujours le même paysage de ruines, mes appartements de vastes salles emplies d’objets usés, non par le temps, mais par mes yeux qui à force de les fixer ont délavé leur essence même. »

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