La Caverne des idées, de José Carlos Somoza

  • À l'ombre des nénuphars - Gertrude - Sandrinoula
  • Livres

Paru en 2003, ce roman fait partie des titres du fonds de nombreuses librairies. Je n’hésite pas à avouer que ce qui m’a attirée, c’est la couverture sur laquelle on voit une céramique grecque du ve siècle… L’attrait de la Grèce, toujours. Puis la 4e de couverture : « Un éphèbe est retrouvé mort dans les rues d’Athènes ». Un polar en Grèce antique ?! Je prends !

Le mot de l’éditeur

Un éphèbe est retrouvé mort dans les rues d’Athènes. Son ancien mentor à l’Académie sollicite les services d’un fin limier : Héraclès Pontor, le Déchiffreur d’Énigmes. Le philosophe platonicien et cet Hercule Poirot à l’antique s’emploient avec passion à trouver la Vérité et, accessoirement, le coupable. Car la joute philosophique se superpose à l’investigation policière, tandis que les crimes s’enchaînent.

L’histoire de ces crimes est aussi l’histoire d’un manuscrit qu’un traducteur retranscrit sous nos yeux, l’annotant inlassablement en pensant l’éclairer, ignorant que son destin de personnage est d’établir la revanche de la littérature sur la philosophie, de démontrer que seule la fiction contient toutes les vérités du monde.

La Caverne des idées, de José Carlos Somoza

Mon avis

On démarre comme un polar, avec un jeune mort dans des circonstances étranges, et un Sherlock Holmes à la grecque affublé d’un client quelque peu maladroit. L’enquête avance avec indices, nouveaux meurtres, pièges, interrogatoires, dans une Athènes antique où le système démocratique est mis en danger par des sectes puissantes et sanguinaires. En parallèle, dès la première page, on découvre le traducteur : il enrichit le récit de notes de bas de page, tout d’abord en reproduisant les commentaires du copiste dont il traduit le manuscrit, puis en y ajoutant peu à peu ses propres impressions et enfin son vécu.

Là, le polar se teinte de fantastique, lorsque le récit du manuscrit et le réel du traducteur se rejoignent de façon troublante… Mais l’auteur va plus loin encore, et la révélation est plus qu’étonnante.

Les références à la littérature antique foisonnent : Platon (cité en exergue), mais aussi les grands récits mythologiques et notamment les travaux d’Héraklès/Hercule ; la musique même du texte rappelle celles des grands textes de fiction antique. Le récit en palimpseste rappelle Le Manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potocki (qui imbriquait lui aussi récits antiques et contemporains). L’intrigue est menée sur plusieurs niveaux, et on ne peut pas lâcher la lecture de ce roman splendide.

Un formidable coup de cœur !

 

Informations complémentaires

La Caverne des idées, de José Carlos Somoza http://josecarlossomoza.com/

Traduit de l'espagnol par Marianne Million

Éditions Actes Sud, collection Babel n° 604 http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/la-caverne-des-idees

Distribution UD

Parution septembre 2003

Format 11,0 x 17,6 352 pages

ISBN 978-2-7427-4463-3

8,70€

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