Origines, t.3 de Quantika, Laurence Suhner

 18 mars 2016
 À l'ombre des nénuphars - Gertrude - Sandrinoula
 Livres

J’avais été époustouflée par Vestiges, le premier tome de la trilogie ; je n’ai pas chroniqué le deuxième L’Ouvreur de chemins, mais il s’est révélé à la hauteur du premier, puisqu’on y retrouve les mêmes qualités. J’étais donc curieuse de me plonger dans le troisième.

Le mot de l’éditeur : censuré !

Je ne copie pas ici la 4^e de couverture, car elle révèle trop l’intrigue ! Si vous pouvez, évitez de la lire… D’autant que si vous arrivez au tome 3, c’est que vous avez aimé les deux premiers.

Petit rappel toutefois du contexte de début : les Terriens ont colonisé Gemma, planète glacée riche en ressources minières. Autour d’elle gravite un étrange objet, grand comme une Lune et sur lequel il est impossible de se rendre, apparemment construit par une autre civilisation que les colons surnomment les Bâtisseurs. Sur Gemma elle-même se déroulent d’étranges phénomènes. On fait intervenir plusieurs scientifiques pour tenter de comprendre, et on espère en découvrir plus sur les Bâtisseurs. Parmi ces scientifiques, Ambre, qui semble fuir tout lien personnel, commence à vivre d’étranges expériences à son contact avec Gemma.

Origines, t.3 de Quantika, Laurence Suhner

Mon avis sur le tome 3

On retrouve les mêmes qualités que dans les deux précédents : l’écriture est soignée, les personnages fouillés, d’autant plus qu’une bonne partie du roman se déroule au cours d’un long voyage qui sépare les membres du groupe. Cela permet à l’auteure de nous faire découvrir le point de vue et la voix de chacun d’eux, humains et timhkans. Les paysages sont à couper le souffle, et on se prend à espérer une adaptation sur grand écran pour plonger davantage dans la musique et la puissance du Grand Arc puis de Timhka. L’évolution du personnage d’Ambre est bouleversante ; et sa proximité avec un membre d’une autre espèce, davantage qu’avec les Terriens, nous rappelle que dans notre réalité, les pires monstres se cachent non pas dans la nature, mais bien dans l’enveloppe d’êtres humains, et qu’il ne suffit pas de se ressembler pour se comprendre.

L’auteure continue également à mêler connaissances et exploration scientifique avec ce qui ressemble à du surnaturel, mais qui est ici l’application à l’échelle galactique de phénomènes quantiques (si j’ai bien compris !). Le tout s’imbrique parfaitement, tout se tient, et on se surprend à vouloir croiser la route de ces formidables timhkans pour apprendre à faire partie du monde. Enfin, ne serait-ce que pour la splendide histoire d’amour que vit Tokalinan, cette trilogie mérite que vous vous y plongiez.

Et évidemment, les couvertures superbes de Manchu nous ouvrent elles aussi les chemins de cette formidable histoire.

Extrait

« Un sentiment vertigineux s’empara d’elle. Tokalinan portait en lui, gravée dans la trame de ses mélodies et de ses rythmes, la plus fidèle des cartes stellaires.

Soudain, elle s’avisa qu’elle n’avait aucun moyen de savoir où elle se trouvait réellement. Combien de milliards de milliards de kilomètres avait-elle parcourus au moment exact où elle avait franchi le faîte de la concrétion ?

Combien de milliards de milliards de kilomètres contenus dans un seul de mes pas ?

(…)

— De’hin, répéta Ambre, générant en elle une impression de flux et reflux.

Le mot était fort. Il véhiculait une idée scientifique d’une impensable complexité.

Le noyau et la chair.

Sur le rivage, chaque vague est une autre vague, mais elle appartient au même océan, lui avait chanté Tokalinan (…). »

(p. 236-237)