Rainbow warriors, d’Ayerdhal

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Certains rêvent de changer le monde par quelques clics depuis leur canapé, d’autres prennent les armes et s’en vont créer des révolutions ! Plonger dans les coulisses d’un coup d’État… pas tout à fait comme les autres, ça vous tente ?

 http://www.audiable.com/Resources/titles/84626100032640/Images/84626100032640L.jpg Le mot de l’éditeur
Mis à la retraite sur requête du bureau ovale, le général de division Geoff Tyler se voit proposé par l'ancien secrétaire général des Nations Unies de reprendre du collier à la tête d’une armée privée financée par des célébrités de toutes obédiences.
Son objectif : renverser le dictateur d’un État africain, soutenir le gouvernement transitoire le temps de la rédaction d’une constitution démocratique, et permettre la tenue d’élections en bonne et due forme.
Ses moyens : à lui de les définir, l’argent n’est pas un problème. Son effectif : Un encadrement d’une centaine de professionnels et 10 000 soldats dont il faut parfaire la formation.
Jusqu’ici tout va bien. Il y a toutefois un détail.
Cette armée est presque exclusivement constituée de LGBT. Lesbian, Gay, Bi, Trans.
(…)

Mon avis
Il y a beaucoup à dire sur ce roman riche en action (le résumé éditeur vous en donne un aperçu), aux personnages colorés et très attachants (j’ai un faible pour Geoff le général droit dans ses bottes, Pilar la panthère tueuse et Ndidi la… Mère ?), et aux axes de réflexion multiples. Ayerdhal est en effet un auteur talentueux et prolifique, mais aussi un homme engagé aux convictions humanistes.
On pourrait croire qu’il s’agit dans ce roman de montrer comment pourraient prendre le pouvoir les personnes mises au ban de la société à cause de leur orientation ou leur identité sexuelles ; on peut y voir un formidable appel à la tolérance, un pied de nez aux fanatiques et une Internationale arc-en-ciel façon « non hétéros de tous les pays, unissez-vous ! ».
Toutefois, les enjeux – tout comme les personnages – sont bien plus complexes. Ce sont les personnages de Ndidi et de sa nièce Me’elu qui, selon moi, donnent la clé du texte : non seulement on ne fait pas le bonheur des gens à leur insu, mais surtout l’humain n’est qu’un être vivant parmi tant d’autres. Derrière les revendications sociales légitimes, il y a une réflexion philosophique profonde.
Et en plus, l’ouvrage est soigné, la couverture bien faite, et on passe vraiment un bon moment de lecture !

 

BONUS : premières lignes

"Il y a des choses qui ne se font pas. Courir dans un cimetière, par exemple. Surtout un cimetière militaire. Cracher sur les tombes, non plus. Encore moins sans prendre le temps de s'arrêter. Geoff, lui, fait ça tous les matins depuis bientôt deux ans. (...) et il crache sur une trentaine de tombes en marmonnant des mots que lui seul comprend. (...)

Salut, vieux salopard.

T'as l'air fin sous ta pelouse, maintenant.

Tiens ? T'es encore là, toi ?

Redis-moi qui c'est qui pète la forme, gros malin.

Alors, fils de pute, toujours calanché ?

(...)

Il a promis qu'il irait cracher sur les tombes de tous les fumiers qui commettraient l'imprudence de crever avant lui et il tient parole. C'est ainsi qu'on est un homme d'honneur."

 

Informations complémentaires
Rainbow warriors, d’Ayerdhal
Éditions Au Diable Vauvert – diffusion et distribution : CDE-SODIS
20 €
Livre broché – 528 p.
ISBN-13 : 9782846264921

E
J’avais adoré écouter Ayerdhal en conférence aux Imaginales à Epinal, comme tu l’écris dans ton article on sent vraiment que derrière tout cet humour se cache un grand humaniste ;)
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A
<br /> <br /> :)<br /> <br /> <br /> <br />
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