Parmi les passeurs : Jennifer (2/3)

(Début)

ALON : Parlons davantage du travail du libraire. Les auteurs qui lisent le blog se demandent comment on achète ses livres quand on est libraire : qu’est-ce qui fait que vous n’achèterez jamais tel ou tel titre, ou qui vous feront craquer sans réfléchir ?
JBR : Ce sont les représentants ; on en reçoit au moins deux par semaine. On se tient au courant directement sur le site des éditeurs que l’on aime bien... mais ce sont vraiment les représentants qui ont un rôle crucial : ils vont défendre bec et ongles les titres qu’ils aiment et ils peuvent nous convaincre. Il y a aussi les « service presse » [exemplaires non définitifs fournis par les éditeurs aux libraires, journalistes, chroniqueurs, etc.] et les épreuves que l’on reçoit. De temps en temps, des éditeurs viennent se présenter : c’est utile, car on sera plus attentif lorsque les représentants parleront de cette maison d’édition-là.
ALON : Vous recevez des représentants : vous êtes donc une librairie de premier niveau ?
JBR : Oui, en étant une librairie spécialisée, on est considéré comme de premier niveau. D’ailleurs, quand on est passé « niveau 2 » chez un de nos éditeurs, on est resté un an sans voir de représentant, et on a manqué de nombreuses sorties. C’est difficile de suivre la production quand on ne voit pas les représentants !

ALON : Parlons davantage « communication », « événementiel ». La librairie est une habituée du salon du livre de Caen : comment se déroule son organisation pour vous ? Quelle est votre implication ?
JBR : Pour moi, c’est ma dixième année ! C’est beaucoup de travail pour inviter les auteurs : on travaille sur des listes dès le mois de septembre [qui précède]. On arrive à organiser des rencontres scolaires avec les auteurs : une dizaine cette année ! Il faut qu’il y en ait le plus possible. On en organise avec des classes de maternelle, de primaire, de collège...
ALON (surprise !) : De maternelle ? Comment ça se passe ?
JBR : Bien ! (Rires.) Cette année, c’est Annouck Lepla qui fait ça [elle nous montre des poupées rigolotes en chiffon, aux yeux en boutons]. Tout est fabriqué à la main par une association de femmes au Laos ; pendant l’animation, les enfants vont coudre et même faire un livre !
ALON : C’est vraiment sympa tout ça ! Et qui s’occupe de la promotion, de la communication autour de l’événement ?
JBR : C’est la mairie de Caen qui s’en charge.

ALON : Participez-vous à d’autres événements ? Par exemple, avec des médiathèques ?
JBR : Oui ! On participe aux Boréales, au festival Rimbambelles de Blainville-sur-Orne, et on fait des activités avec la BDP. Ces animations n’ont pas de rapport particulier avec l’attribution d’un marché. À la bibliothèque de Caen, on a des livres sur table lors des animations d’auteurs.
Dans la librairie elle-même, on peut organiser peu d’animations : c’est petit ! Mais on a déjà fait des spectacles, une animation d’été dans la rue : un atelier poterie. On avait mis des coussins par terre, c’était sympa.

(Photo : Annouck Lepla)

(À suivre)