Parmi les passeurs : Jennifer (1/3)

Le salon du livre de Caen s’est déroulé les 12 et 13 mai 2012. Nous avons rencontré une des libraires qui y participent depuis le début, Jennifer Brezel, du Cheval Crayon, la librairie spécialisée jeunesse à Caen (14).
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ALON (À l’ombre des nénuphars) : Présentez-vous en quelques lignes : comment êtes-vous devenue libraire ?
JBR (Jennifer Brezel) : C’est à la suite de concours de circonstances : j’ai fait un bac littéraire, puis un BTS édition durant lequel j’ai appris la fabrication traditionnelle du livre. C’était au tout début d’Internet, j’ai donc appris les techniques « ancestrales ». Puis j’ai travaillé au service « fabrication » des éditions Masson. Ensuite, j’ai assuré la mutation de la fabrication manuelle au numérique via Internet chez Havas, pour les sites 01Net et MicroHebdo : je travaillais sur la maquette web du magazine. Je suis revenue en Normandie pour des raisons familiales.
Ma passion première est le livre en tant qu’objet, avec l’idée d’ouvrir un jour une librairie. À mon retour en Normandie, j’ai travaillé aux affaires culturelles de la mairie de Caen, et en librairie. Avec Celia qui travaillait déjà ici, on a mis finalement deux ans et demi à monter la librairie.

ALON : Présentez-nous votre librairie en quelques lignes.
SAM_0459.JPGJBR : C’est un lieu... petit ! Notre stock comporte 8000 volumes, avec 30% de fonds et 70% de nouveautés. C’est la petite enfance que l’on vend le plus, mais le public adolescent augmente, parce qu’on lit beaucoup de littérature jeunesse.  On a même créé un rayon « ado/adulte » : ce sont des titres de littérature générale mais qui peuvent être conseillés sans problème aux adolescents.
En petite enfance, on classe peu par thèmes, et on met en évidence seulement les plus demandés, comme la mort, la naissance, l’Afrique, la Chine. Le rangement général se fait par ordre [d’âge] croissant. [Plus on avance dans la librairie, plus l’âge « grandit ».] Pour les documentaires, toutefois, le classement se fait par thèmes. On revendique le fait de ne pas avoir une librairie bien rangée !
ALON : Ce qui implique que vous fassiez beaucoup de conseil.
JBR : En effet ! On a un rôle de passeur. On défend notre librairie quand on a l’impression qu’elle est attaquée (...). On vend peu de produits à 19,6% [de TVA, articles au prix non imposé, contrairement au livre] et on est concurrencé depuis peu par un nouveau magasin. On a pris cette ouverture de concurrent comme l’occasion de nous recentrer sur autre chose, plutôt que comme un danger. Mais du coup, on ne « fait » vraiment que du livre, d’où nos problèmes économiques.

(À suivre)

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