Mon Salon du livre 2013 ou Comment rater un reportage 3
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Vous rêviez d'aller au salon du livre de Paris et n'avez pu vous y rendre? Vous comptiez sur moi pour vous raconter tables rondes, conférences, rencontres, dédicaces, stands exceptionnels, expositions ? Vous pensiez trouver ici un reportage complet ? Hé bien... voyez plutôt.
Episode 3
Samedi
8h15 : vous êtes debout, largement en avance. Tout va bien. Vous avez le temps de discuter avec l’amie qui vous héberge. Dans un sursaut d’inconscience (ou de mauvaise conscience ?), vous lui
parlez même de ce roman sur lequel vous travaillez (par à-coups, pas sérieusement à bien y réfléchir) depuis six mois déjà. Vous pensez partir à 9h30 pour être à l’entrée du salon à l’ouverture
des portes et éviter la cohue.
9h50 : branle-bas de combat ! Vous interrompez vos bavardages et partez en courant jusqu’à l’arrêt de tramway. Lequel est bondé jusqu’à la porte de Versailles. Cela augure mal de la suite.
10h40 : la queue aux portes dédiées aux professionnels porteurs de badge arrive à l’extérieur. Votre amie n’a pas pu prendre son entrée à l’avance, n’ayant pas d’imprimante (et le système flash
ne fonctionnant pas vraiment sur les portables, comme vous l’a appris Maëlig la veille). En vous hissant de toute votre hauteur, vous ne distinguez qu’une mer noire de têtes dans les allées.
10h42 : la décision est prise : vous n’entrerez pas là-dedans aujourd’hui. Pas question d’affronter la foule en délire…
11h15 : l’autre décision est prise : nous partons en transports… vers la librairie L’Antre-Monde. De l’autre côté de Paris.
11h45 : à la station Grands Boulevards, prise d’une inspiration, vous entraînez votre amie vers les grands magasins et lui faites découvrir l’architecture époustouflante de la coupole bleue du
Printemps Haussman et de ces bâtiments historiques.
12h15 : vous repartez vers Cité Universitaire pour récupérer votre valise.
13h30 : vous montez dans le bus direction Châtelet.
13h55 : vous arrivez en courant (encore en retard !) au Dernier Bar avant la fin du monde où vous attend Olivier Gechter pour une réunion de travail. L’objet : secret, mais je peux vous révéler qu’il s’agit de nouvelles et qu’il y a « cyberpunk » dans
le résumé.
15h30 : départ d’Olivier. Mon amie me demande des titres de livres SFFF « classiques » pour commencer à découvrir ces genres qu’elle ne connaît pas encore.
16h00 : vous l’emmenez chez Gibert Jeunes et là, vous lui faites une bibliographie de rêve. Elle se laisse convaincre
pour le splendide Habibi de Craig Johnson (éditions Casterman).
17h30 : vous reprenez le métro direction gare Saint-Lazare.
18h25 : vous êtes dans le train, tranquillement installée dans un wagon dédié aux réservations. Pas grand-monde autour de vous, vous pourrez dormir tranquille. Vous avez choisi le train qui
mettait le moins de temps en ce week-end de travaux : 2h40 au lieu de deux heures habituellement. Un peu plus long, mais rien de grave.
18h30 : le train part dans quelques minutes. Surgissent dix adolescents déchaînés, accompagnés de deux professeures épuisées. Ils reviennent d’un séjour en Allemagne, cela fait trois semaines
qu’ils ne sont pas allés en cours, et ont oublié toute règle de courtoisie – toute règle tout court.
2h40, finalement, ça fait très long dans ces conditions…
Conclusion
Pas de photos, pas d’interviews, pas de
reportage. Mais des amis retrouvés, des éclats de rire, des envies d’écrire, un texte qui continue à mûrir et qui a acquis une sorte de réalité depuis que j’en ai parlé – comme si j’étais
désormais obligée de le terminer, pour pouvoir honorer un contrat tacite passé avec ceux à qui j’en ai parlé. Et quelques livres dans ma besace, bien sûr, dont l’hilarant Zoo des chimères de Chantal
Robillard, aux éditions Argemmios, dévoré dans le train.
Ah oui. Et une gastroentérite, aussi, qui s’est déclarée le dimanche après-midi, ruinant nos projets de sortie ainsi que ma nuit.
Avec tout ça, vous comprenez bien que cette année, je n’ai pas fait de reportage au Salon du Livre de Paris…
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