Les libraires à l'honneur : Florent
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Alors que nous discutions du travail en librairie, une amie auteure a constaté que, très souvent, les auteurs méconnaissaient le travail du libraire alors qu'il est celui grâce à qui leurs
livres seront diffusés et vivront auprès des lecteurs.
Pour remédier à ça, je vous propose des interviews de libraires où ils nous raconteront leur parcours, nous parleront de leur travail au quotidien, nous raconteront leurs coups de
cœur...
Le deuxième volontaire s'appelle Florent et s'occupe des rayons Jeunesse et BD dans une grande librairie appartenant à une chaîne internationale.
Gertrude : Bonjour ! Présente-toi en quelques lignes : comment es-tu devenu libraire ? Quel a été ton parcours ?
Florent : Je suis un ancien archéologue reconverti libraire parce que j’avais envie de travailler dans le livre. Je ne pouvais plus pratiquer l’archéologie pour des raisons de santé, sans compter
que c’était un emploi difficile avec des déplacements lointains. J’étais déjà bédéphile et j’ai réfléchi plusieurs mois le sujet de ma reconversion vers la librairie BD. Une formation de six mois
à PROFIILE ainsi que des stages en librairie m’ont permis de comprendre que je m’ennuierais dans une librairie uniquement BD. J’ai donc décidé de
travailler en librairie généraliste afin de pouvoir travailler la littérature et la BD, mes deux « dadas ».
G. :
Présente-nous ta librairie / ton rayon en quelques lignes...
F. : Mon rayon BD jeunesse couvre à peu près 90 m2. La particularité du public est qu’il s’agit d’un grand public « de supermarché ». Les clients ne cherchent pas par eux-mêmes, mais sollicitent
énormément les vendeurs.
Je vois surtout des adolescents ; toutefois, ceci n’est qu’une impression. Dans l’ensemble la clientèle est variée et il y a peu de clients réguliers.
G. : Comment as-tu découvert le rayon jeunesse ?
F. : Sur le tas, lorsqu’on m’a demandé de remplacer la précédente responsable du rayon...
G. : Lorsqu’un représentant te parle d’un livre, y a-t-il des critères précis ? Qu’est-ce qui fait que tu n’achèteras jamais tel ou tel titre, ou qui te feront craquer sans réfléchir ?
F. : C’est super dur comme question... Je ne prends pas du tout ce que je sais que je ne vais pas vendre, et ce en fonction de ma clientèle : un album avec une thématique ou un
graphisme trop pointu ne passe pas. Je vais craquer sur un sujet précis ou sur la façon dont c’est traité : ça peut être une illustration qui me plaît, tout en restant susceptible d’être vendue.
Si les ventes sont impossibles, je ne prends pas.
Le pitch du représentant joue aussi : c’est ce qui est déterminant pour les romans. Mes goûts sont également importants, notamment la science-fiction et le
policier, etc.
Le premier critère reste la clientèle : je ne vends pas forcément ce que j’ai envie de vendre, je me suis adapté à la clientèle. Quand j’aurai ma propre librairie, je vendrai ce que je voudrais
vendre...
(À suivre...)