Les derniers parfaits, la guerre de libération contre les catharis
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Une minuscule embarcation dévastée au pied d’une porte monumentale contre laquelle cognent les vagues, une croix occitane et le soleil qui perce à travers le ciel bas et lourd… Une couverture qui invite au voyage dans l’imaginaire médiéval. Plongez au cœur de l’Occitania blessée.
Mon avis
Dans cette Europe uchronique, les catharis ont pris le pouvoir et le conservent d’une main de fer, en imposant des conditions de vie épouvantables aux peuples qui leur sont inféodés. L’ambiance
est noire zébrée d’éclairs d’espoir : la mort frappe souvent et fort, la guerre n’est jamais propre. Malgré les nombreuses références aux Cathares, oubliez vos leçons d’histoire : l’Espagne
n’existe plus, la Reconquista n’a pas eu lieu, les Cathares ne sont pas les gentils… La trouvaille majeure consiste en cette « petite magie » que chacun des êtres détient au fond de lui, et en
cette civilisation détruite aux pouvoirs exceptionnels, un peu comme une Atlantide façon « mystérieuses cités d’or ».
Hélas, j’ai souffert, au sens physique du terme : l’éditeur a choisi d’utiliser une police minuscule. La lecture est tellement pénible que j’ai avancé lentement, de façon hachée, dans ce roman à
l’intrigue complexe. Il me reste un sentiment de gâchis, l’impression d’être passée à côté de détails savoureux, et d’avoir perdu le rythme de la fuite des quatre prisonniers enchaînés ensemble,
et de leurs compagnons.
Malgré tout, il me reste des images et des impressions très fortes : les malefica, ces objets vivants de magie ; la richesse des personnages : la fougue de Mousse, le charisme de Cristo, la
puissance de Haveron, la légereté de Luquet. Pour être franche, je pense le relire, mais sous un autre format : si l’éditeur avait la bonne idée de le rééditer avec une police plus grande, ce
serait le top. Sinon, ce sera en version numérique. Ou avec une loupe *soupir*.
Le mot de l’éditeur
Dans le royaume de France ravagé par la guerre contre les légions catharis d’Occitania, Cristo, un soldat prisonnier,
échappe à ses geôliers enchaîné à trois compagnons d’infortune. Les quatre fuyards que tout oppose doivent s'entraider pour survivre, contraints de se cacher puis d'emprunter les chemins de
traverse. Commence alors pour eux une haletante course-poursuite à travers un pays ennemi dominé par des démons et vivant sous le joug d’une Église catharis fanatisée. Ici, dans les vestiges d'un
antique Empire disparu, une magie ancienne continue de survivre dans des talismans et d'immenses tours-statues. Au cœur des forêts profondes et des montagnes déchiquetées des terres occitanes,
pris dans le fracas des combats, Cristo et ses compagnons prendront conscience de porter en eux un pouvoir insoupçonné. Ils verront leur destin basculer et le monde trembler sous leurs
pas.
Paul Beorn nous propose un roman de Fantasy sombre et sans retour, aux références dantesques et boschiennes, tant les
visions horrifiques qu’il crée nous rappellent certaines des figures de ces deux artistes du Moyen Âge.
Les Derniers Parfaits, de Paul Béorn, éditions Mnémos.
ISBN: 978-2-35408-147-8 / nov 2012 / Grand format 336 pages / 21 € / Diffusion Harmonia Mundi
Illustration : David Lecossu