Évariste d’Olivier Gechter
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Paris, quartier de la Défense : dans ces tours se créent des entreprises, on y devine des cadres en costume qui vivent accrochés à leurs smartphones et au cours de leurs actions. Évariste pourrait être l’un d’eux si ce dirigeant de start-up n’avait pas une spécialité hors du commun : le paranormal.
Résumé
Diriger une start-up spécialisée dans le conseil est loin d’être facile. Surtout lorsque les conseillers que l’on recherche doivent posséder des pouvoirs paranormaux. C’est pourtant le métier
exercé par Evariste Cosson qui parcourt la capitale afin de dénicher ces perles rares. À mi-chemin entre le polar et le roman fantastique, Evariste nous entraîne dans un monde inquiétant et
humoristique, qui porte un regard cynique sur notre existence et la vie parisienne.
Mon avis
Que c’est drôle ! L’action dépote, les méchants sont des super méchants qui utilisent les autres, et les gentils sont plus malins parce qu’ils réfléchissent à plusieurs. Les séducteurs les plus
chanceux sont ceux qui s’ignorent et les femmes n’attendent pas d’être sauvées même si les hommes, eux, n’attendent que ça – jouer au prince charmant. On pense aux codes de la bit-lit : un récit
à la première personne, un héros qui joue avec le surnaturel dans un monde que l’on connaît bien ; par certains côtés, Évariste Cosson est un peu un Harry Dresden parisien ! (Et j’aime beaucoup
Dresden. Et Paris.)
On retrouve la marque d’Olivier Gechter : son sens aigu de l’observation des moindres travers, relevé de cynisme, d’humour noir et d’autodérision. On a envie de repartir en mission avec Évariste
et Gidéon et d’aller boire un café chez Qwan : à quand le tome 2 ?
Point d’attention
La version que j’ai lue est un service presse (SP) sous format numérique, ce qui signifie qu’il ne s’agit peut-être pas de la version définitive, l’usage permettant que les SP soient des versions
non corrigées. Ceci expliquerait les nombreuses coquilles (comme les nombreuses occurrences de « près à faire… » au lieu de « prêt à », de « sensé » au lieu de « censé », ou les confusions entre
imparfait et passé simple) et les entorses aux règles typographiques en vigueur, qui montrent l’absence de travail de correction professionnelle. La correction relève de la responsabilité de
l’éditeur : c’est à lui de valider les corrections proposées par les correcteurs ; les corrections constituent une part importante du travail éditorial. Vendre un texte sans qu’il y ait eu de
corrections professionnelles est à mon sens l’équivalent de vendre un diamant taché de boue : cela dessert le texte.
Que ce soit bien clair : ceci ne retire en rien les qualités du récit ! Le travail de l’auteur a été fait avec talent et je ne saurais trop vous conseiller de vous jeter sur ce roman qui est un condensé de bonne humeur.
Bonus : extrait
— Allez ! fit le skin en armant le poing. Prends déjà ça de la part de qui tu sais !
— Justement, je ne vois pas du tout de qui vous voulez parler ! dis-je à tout hasard.
Le brave Bruno se figea en plein mouvement.
— Bien sûr que tu sais.
— Je vous jure que non. À moins que ce ne soit une de mes ex… ?
Bruno passa la main sur son crâne rasé d’un air ennuyé. Au moins, pendant ce temps-là il ne le ma mettait pas dans la
figure.
(Chapitre 15)
Informations complémentaires
Évariste, d’Olivier Gechter
20 €
Éditeur : Asgard – Diffusion et distribution : Belles Lettres
EAN13 : 9782365740067 – ISBN : 978-2-36574-006-7
Date de parution : 19/11/2013
Dimensions : 23 x 15 x 2 cm – Poids : 575 g