Des écrans de toutes les tailles
-
Qu’on les considère comme des fenêtres sur d’autres mondes ou symboles du repli sur soi, les écrans peuvent prendre beaucoup de notre espace et de notre temps. C’est ce qui m’est arrivé ces derniers jours : je suis tombée dans une matriochka d’écrans.
Le grand
En famille, nous avons vu Skyfall : dans les paysages oniriques de l’écosse, j’y ai suivi la chute, puis le long combat vers la lumière et l’écrasement des origines de James Bond. J’ai aimé la musique, et j’ai regretté la VF (mais nous n’avions pas d’autre choix à moins de 150 km).
En association, c’était Looper : nous nous sommes perdus dans les années et dans les faux indices de ce film de science-fiction basé sur le voyage dans le temps et ses paradoxes temporels.
Deux films que j’ai bien aimés, et que je reverrai avec plaisir, en VO cette fois-ci.
Le moyen
La télé ! Vu la taille des écrans dans nos salons, peut-on vraiment encore l’appeler « petit écran » ?
France2 diffusait un docu-fiction sur l’autisme, et plus particulièrement sur le syndrome d’Asperger : Le cerveau d’Hugo.
En fil rouge, l’histoire d’Hugo, depuis son enfance jusqu’à son âge adulte. A chacune des étapes importantes pour Hugo, la partie documentaire revenait sur les connaissances scientifiques liées, et présentait les témoignages d’ « Aspie » (de personnes vivant avec le syndrome d’Asperger) et de leurs proches. J’ai ressenti des bouffées de colère lorsque des parents racontaient comment ils avaient été traités par le corps médical français, lorsqu’ils avaient tiré la sonnette d’alarme sur leur enfant. La France est en effet très en retard par rapport à des pays comme la Belgique ou le Canada concernant la prise en compte de facteurs biologiques dans l’autisme : les théories culpabilisantes (un peu à la manière d’un prêtre qui stigmatiserait la culpabilité de ses ouailles) de la psychanalyse façon Bettelheim continuent à faire des ravages sur les parents tout en empêchant la prise en soins efficace des enfants parce que ne prenant pas en compte la réalité de la différence de structure du cerveau des personnes autistes.
Bref, je ne peux que vous recommander de voir ce documentaire.
Le petit
Bien sûr, j’ai un petit écran : mon ordinateur. Dans un tout autre genre, et beaucoup plus proche des sujets traités habituellement ici, j’ai regardé le nouvel opus de l’émission Rêves & Cris, de NoLife, consacrée aux littératures de l’imaginaire.
Cette fois-ci, il y a une très belle interview de la talentueuse Nathalie Dau (ça se passe
ici).
Enfin, j’ai fait découvrir l’émission belge Livrés à domicile : excellente, drôle, enjouée, cultivée, bref ! Que du bonheur !
Le principe : l’émission est tournée au domicile d’un lecteur/ d’une lectrice, qui nous fait visiter son intérieur, nous présente ses livres et rencontre un auteur qui fait l’actualité. Plusieurs chroniques en 40 minutes, outre cette rencontre :
« Mauvais genres » : sur les polars, la SFFF, les thrillers, etc. ;
une rubrique « changeante » (biographies, classiques, littérature étrangère, etc.) ;
« Figure imposée » : tous les chroniqueurs lisent un titre hyper médiatisé du moment… et en parlent franchement ! ;
« Numérique » : sur les supports de lecture numérique, sur les sites à découvrir, sur les titres et les éditeurs à ne pas manquer… ;
« Derniers pour la route » : les coups de cœur dans l’actualité littéraire. A noter dans l’émission de lundi le premier roman de Nicolas Rouillé (un Caennais) : Le Samovar.
Il manque un de mes écrans du moment : celui de ma tablette, sur laquelle je lis dans les files d'attente ou au petit déjeuner...
Bons écrans !