Le fabuleux destin d'une vache... de David Safier
-
Début juillet, alors que le soleil et un salaire pointaient enfin leur nez, j’ai fait une incursion dans une grande surface culturelle et me suis laissée tenter par les livres de poche placés en évidence à l’entrée. 2 achetés, 1 offert : imparable. J’ai reçu 5 livres gratuits, faites le compte.
Parmi mes achats ce jour-là, uniquement des romans de « blanche », c’est-à-dire de textes classés ni en polar, ni en science-fiction et autres courants de l’imaginaire, ni en jeunesse. C’est-à-dire bien loin de mes choix habituels, mais allez savoir, j’avais envie de changer. Et en vue de mon prochain poste, me voilà obligée de reprendre des lectures plus « grand public ». Enfin, je me suis souvent demandé ce que peut être l’humour allemand. Je me suis donc plongée dans Le fabuleux destin de la vache qui ne voulait pas finir en steak haché, de David Safier.
Le mot de l’éditeur
Lolle, qui n’est plus un veau depuis un moment mais encore trop jeune pour être une peau de vache, surprend Champion, taureau de son cœur, en pleine saillie avec cette garce de Susi. Son cœur et ses trois estomacs en sont retournés. Et tout va naturellement de mal en pis, puisque le fermier a décidé de vendre le troupeau à l’abattoir pour en faire du steak. Lolle a un cœur tendre, mais elle n’a pas vraiment envie de vérifier qu’il en est de même de sa bavette.
Elle décide donc, avec ses joyeux comparses, de s’échapper vers l’Inde, où les vaches, paraît-il, sont sacrées…
Mon avis
Je craignais que ce texte sombre dans le roman moraliste ou dans la farce grotesque. Mais l’humour reste efficace tout du long, et c’est avec grand plaisir que l’on suit à travers le monde les aventures de Lolle, Susi, Hilde, P’tit Radis et Champion, sous la houlette du chat loufoque Giacomo. Comme dans n’importe quel roman, chaque personnage a son caractère, son histoire, ses rêves et espoirs, son vocabulaire et ses croyances, même s’il s’agit de bovins. Leurs comportements et réflexions très humains reprennent le modèle de la fable utilisé depuis Ésope ; et comme dans leur modèle, ils mettent en évidence nombre de nos propres peurs, espoirs, et travers. Tout comme notre mode alimentaire carnivore et certaines sociétés misogynes, les religions sont interrogées, voire mises à mal à travers les chants sacrés de Naïa qui racontent aux fidèles de la déesse bovine les origines et les secrets du monde.
Parodie de Marilyn Monroe, chat qui parle avec l’accent italien, méchant très méchant qui apparaît jusqu’à l’autre bout du monde, il ne faut pas craindre les incohérences et la fantaisie pour entrer dans ce roman décalé, drôle et intelligent que même les mangeurs de viande pourront apprécier ! On y apprend beaucoup, par exemple quel est l’équivalent du test de grossesse pour les vaches… Une excellente lecture pour les vacances – et qui sait, peut-être les prémices d’une remise en question de son régime alimentaire ?
À noter : la carte illustrant les voyages de la joyeuse équipe !
Informations complémentaires
Le fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché, de David Safier
Éditions Pocket, distribution Interforum Editis
Traduit par Catherine BARRET
384 pages – 7,40 €
ISBN 9782266255219