Ernest, souvenirs de Cilicie, d'Antonin

  • À l'ombre des nénuphars - Gertrude - Sandrinoula
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Ah, le mois d’août touche à sa fin, et avec lui vos vacances peut-être en Grèce, ou en Turquie (si les coups d’État ne vous rebutent pas). Peut-être avez-vous relu l’Odyssée pour enrichir votre séjour. Peut-être avez-vous consacré du temps à aider les réfugiés sur ces mêmes rives qu’Homère a chantées. Peut-être voudriez-vous en savoir plus sur l’histoire de cette mer…
Le mot de l’éditeur
Dans la continuité de Manolis, Antonin explore ici, sous un jour différent mais complémentaire, les conflits ayant fait suite à la Grande Guerre. Prenant pour point de départ le carnet de bord tenu par Ernest, son arrière-grand-père, basé en Cilicie puis fait prisonnier par les forces turques, Antonin retrace avec autant de précision historique que d’émotion un épisode de l’Histoire relativement peu connu en France : la présence française en Cilicie, et le combat de Mustapha Kémal en réaction au démantèlement de son pays entre les différentes puissances occidentales. Un ouvrage clé pour comprendre les événements qui ont modelé la géopolitique du Moyen-Orient d’aujourd’hui.

 

Ernest, souvenirs de Cilicie, d'Antonin

Mon avis
Tout commence par les souvenirs de l’auteur, qui joue aux petits soldats… puis on découvre des pages du carnet de son arrière-grand-père Ernest, un vrai soldat lui. Et ces pages constituent un superbe lien avec celles de la bande dessinée qui va raconter son histoire.
À partir du point de vue d’Ernest, on plonge dans la grande Histoire : ce soldat qui a été prisonnier des Allemands pendant la Grande Guerre vit une nouvelle captivité, et peut-être rendue plus inhumaine encore par le fait qu’il se sent oublié du pays dont il porte l’uniforme. Au cours des confidences d’Ernest, on découvre un rôle de la France loin d’être glorieux – des pages de l’histoire qu’on ne nous apprend pas à l’école. Le dessin a beau ne pas être détaillé, les couleurs plongent le lecteur dans le quotidien d’Ernest – les ocres du sable et de la chaleur étouffante, le marron de la boue, les couleurs froides de l’hiver qui pénètre les os et de la faim qui affaiblit.
Une superbe bande dessinée, un grand morceau d’Histoire, et un lien très émouvant entre un jeune homme et son ancêtre.

À lire aussi
Du même auteur : Manolis, d’Allain Glykos et Antonin, éditions Cambourakis http://alombredesnenuphars.over-blog.com/article-manolis-de-vourla-119295484.html
Sur l’histoire de la région :
La Grèce et les Balkans, d’Olivier Delorme, éditions Folio Histoire http://alombredesnenuphars.over-blog.com/2015/10/la-grece-et-les-balkans-i-d-olivier-delorme.html
Aïvali, de Soloup, éditions Steinkis http://alombredesnenuphars.over-blog.com/2015/10/aivali-de-soloup.html
À voir : à Nantes, l’exposition « Icônes, trésors de réfugiés » http://peregrinationsdeshaya.over-blog.com/2016/07/exposition-icones-et-refugies.html

Informations complémentaires
Ernest, souvenirs de Cilicie, d’Antonin
Éditions Cambourakis ; diffusion : Actes Sud ; distribution : UD
208 pages/170 x 240mm
Date de sortie : 23 septembre 2015
Prix : 22 euros
Disponibilité : disponible
ISBN : 9 782 366 241 594

 

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