Wake the dead, de Frédéric Czilinder

Après une longue période entre lit et canapé, j’ai naturellement cherché des lectures me permettant une identification facile au héros.

Le cerveau au ralenti, les gestes lents et maladroits… : Wake the dead, de Frédéric Czilinder est le premier de ma série « romans zombies » (si l’on excepte le superbe Vivants ! d’Isaac Marion lu en 2014).

Le mot de l’éditeur

Deep Harbor, charmante petite bourgade du Massachusetts : son port de pêche, sa conserverie, son unique hôtel, son lycée et ses hautes falaises battues par les embruns.

Un havre de paix jadis fondé par des colons anglais sur les terres ancestrales des indiens Wampanoag.

Deep Harbor : ses bois, ses marais, son cimetière, ses secrets…

Deep Harbor : 12 347 habitants. Et encore plus de macchabées.

Beaucoup plus.

Mon avis

On démarre très fort, avec un prologue terrifiant pour qui a le vertige, agrippé tout en haut de la grande roue, au son de Highway to Hell… Le roman commence quelques heures plus tôt, un matin banal au cours duquel on suit des adolescents qui se préparent pour la soirée de Halloween, une vieille dame intrépide qui déloge un intrus de son jardin, des policiers qui s’interrogent sur des vols de cadavres, une lycéenne qui se prépare à présenter un exposé sur Lizzie, sorcière locale… Et peu à peu, par petites touches d’abord, tout dérape et le réel se déchire sous les assauts des morts revenus à la vie.

L’auteur joue avec les codes des romans d’horreur : les invocations de sorcières mortes, la maison hantée, la fête foraine qui se métamorphose en arène de l’angoisse. Dans un style efficace et imagé, il déroule un scénario tout à fait maîtrisé qui pourrait devenir un incroyable teen horror movie, avec une kyrielle de personnages pour certains fort attachants : parmi eux, Kate, la jeune « survivante » au look pseudo-gothique ; Jake, l’adolescent musicien de metal pas du tout populaire en un lycée typiquement US où les muscles constituent le meilleur critère de « coolitude » ; le couple cliché : Teddy le quaterback et Amber la cheerleader, mais dans une relation que l’on devine loin d’être idyllique ; Abigaïl, la vieille dame que rien n’effraie et qui manie les armes à feu comme une pro (avec un pincement au cœur, elle m’a rappelée ma propre grand-tante) ; Riley, l’homme de loi héroïque, engagé dans sa mission corps et âme ; Lizzie, la sorcière (ou pas ?) à la mémoire longue… On suit tout ce petit monde au cours de ces heures terrifiantes, depuis le matin ensoleillé jusqu’à l’aube suivante, à un rythme qui va crescendo jusqu’à l’incroyable dénouement. On sent que l’auteur s’est vraiment amusé à écrire (le décompte des habitants !) et à truffer son texte de références et clins d’œil.

Bref, une lecture fort divertissante, qui donne envie d’aller découvrir les autres publications (nouvelles et romans) de l’auteur – et qui vous fait vraiment éviter d’aller habiter dans une ville près d’un champ de bataille de la guerre de Sécession ou d’un cimetière indien.

Lire le début du roman

http://www.editions-armada.com/Wake-the-dead.html

D’autres chroniques enthousiastes

http://www.myzombieculture.com/2016/02/06/critique-de-wake-the-dead-de-frederic-czilinder/

http://chani-delivresetdepice.blogspot.fr/2016/03/wake-dead-frederic-czilinder.html

(Merci aux éditions Armada pour cette découverte !)

Informations complémentaires

Wake the dead, de Frédéric Czilinder

Éditions Armada, distribution : direct (commande via DILICOM)

Illustrateur Michel Borderie

Version papier : 16 € ISBN : 979-10-90931-68-8

Format 127 x 203 mm 312 pages

Version ebook : 5,99 € ISBN : 979-10-90931-69-5