American Gods, Neil Gaiman

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Les migrants arrivés sur le continent américain avaient emporté avec eux leurs rêves, leurs espoirs… mais aussi leurs dieux. Et eux, que sont-ils devenus ? On le découvre dans ce roman déjanté de Neil Gaiman… en attendant l’adaptation en série TV prévue pour 2016.

Mon résumé
À peine sorti de prison, Ombre apprend la mort de sa femme. Il accepte l’offre de cet homme étrange, Voyageur, qui semble le suivre partout, et qui lui propose de devenir son homme de main. Entraîné dans des péripéties les plus invraisemblables les unes que les autres, il va rencontrer leprechauns, dieux et autres êtres qu’il pensait jusque-là imaginaires. Et loin d’être une partie de plaisir ou un paradis enchanteur, les coulisses du monde ressemblent davantage à un bar mafieux…

 

Mon avis
De l’action, des surprises, des personnages délirants, mais aussi une grande érudition dans ce roman qui s’interroge sur ce qui constitue une sorte d’ « âme » américaine, en revenant sur les différentes vagues de population, sans oublier l’importance des Amérindiens… voici un roman fort riche en niveaux de lecture. Neil Gaiman s’est même permis d’y ajouter une formidable histoire d’amour, comme une relecture inversée d’Orphée et Eurydice. Certaines scènes oniriques sont splendides : en puisant aux sources de mythes nordiques, égyptiens et amérindiens, Neil Gaiman nous fait parcourir des « coulisses » grâce à des descriptions fort réussies, à travers le regard d’un Ombre toujours un peu détaché, stoïque, et qui ne semble tenir que par deux espoirs : retrouver sa Laura et gagner son pari.
Pour l’anecdote, au cours de ma période de lecture, je découvrais également la superbe série True Detective. Il y a quelque chose de commun dans l’atmosphère de ces deux œuvres, comme un relent d’anti-rêve américain, de triste déchéance, avec des personnages roublards et « antisociaux » terriblement attachants. Et je me prends à espérer qu’Ombre soit interprété par Matthew McConaughey ou Woody Harrelson…
    
Extrait
[L’homme roux] ouvrit un paquet souple de Lucky Strike d’un coup d’ongle sale, prit une cigarette et en offrit une à Ombre, qui s’apprêta à l’accepter par automatisme – il ne fumait pas mais les cigarettes constituaient une bonne monnaie d’échange – puis se rappela qu’il n’était plus en prison et secoua la tête.
« Alors, tu bosses pour notre homme, hein ? » demanda le barbu.
Quoique pas tout à fait ivre, il n’était plus à jeun.
« On dirait. Et toi, tu fais quoi ?
Il alluma sa cigarette.
— Je suis un leprechaun, dit-il en souriant, dit-il en souriant.
Ombre ne sourit pas.
« Vraiment ? Tu n’es pas censé boire de la Guinness, alors ?
— Ah, les stéréotypes ! Faut apprendre à penser sans la télé. L’Irlande ne se résume pas à la Guinness.
— Tu n’as pas l’accent irlandais.
— Ça fait trop longtemps que je suis là.
— Parce que tu es bien originaire d’Irlande ?
— Je te dis que je suis un leprechaun. On vient pas de Moscou, bordel ! »
(p. 51)

 

Informations complémentaires
Site éditeur : http://audiable.com/boutique/cat_polar-sf/american-gods/
American Gods, Neil Gaiman, traduction de Michel Pagel
Éditions Au Diable Vauvert ; distribution SODIS
Prix : 17,50 €
Format : 130 X 19,8 cm
Date de parution : 06-18-2002, Nombres de pages : 700,
EAN-ISBN : 9782846260336

 

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