Adèle et les noces de la reine Margot
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On a parfois l’impression de vivre une autre existence au cours de nos rêves nocturnes ; certains songes ou cauchemars sont si prégnants qu’ils paraissent plus réels que notre quotidien… C’est exactement ce qui arrive à Adèle, 14 ans, lorsqu’elle découvre la vie de la reine Margot.
Le mot de l’éditeur
Entre 2015 et 1572, Adèle doit choisir !
Adèle en a marre de ses parents, qui ne comprennent jamais rien. Au collège, elle préfère passer du temps avec ses copines qu’étudier. Aussi, quand elle apprend qu’elle doit lire un livre en entier pendant les vacances, c’est une véritable punition… Mais dans ses rêves, la nuit, l’impossible se produit ! Adèle est à la Cour, au XVIe siècle, au milieu des personnages de La Reine Margot ! Elle rencontre même un beau jeune homme…
Ce qu’Adèle vit en 1572 vaut-il la peine de sacrifier ses amis et sa famille de 2015 ?
Mon avis
Le ressort principal de l’intrigue n’est pas original, puisque l’auteur l’a déjà utilisé dans son roman féérique déjanté Féélure : une héroïne confrontée à un choix crucial, sa vie du jour ou celle de la nuit ; et dans 14-14, Silène Edgar et Paul Béorn ont déjà joué avec l’aller-retour entre deux époques. Toutefois, on se laisse prendre : j’ai lu Adèle d’une traite cet après-midi.
Dans le premier quart du livre, on découvre le quotidien morne de cette adolescente profondément blessée par un décès. Cela ressemble à un énième roman d’adolescente mal dans sa peau et aux prises avec les affres du collège – que l’auteur connaît bien ! – jusqu’à ce que ses rêves commencent et l’entraînent dans le terrible mois d’août 1572. À partir de là, l’intrigue va vite, très vite, et on ne lâche pas le livre. J’aurais aimé qu’on passe plus de temps à détailler certains points de l’intrigue, pour passer peut-être plus de temps en 1572 (les évocations des massacres de la saint Barthélémy sont saisissantes), pour comprendre pourquoi Adèle est ainsi liée au livre, pour étudier les conséquences de ses actes dans le passé sur son présent, pour développer ses relations avec sa super tatie.
Au-delà de l’aspect fantastique du voyage temporel à travers les rêves, les thèmes centraux de ce roman sont, selon moi, le choix (de façon aussi puissante que dans les deux romans adultes de Silène Edgar, Féélure et Fortune cookies) et également l’acceptation du décès d’un proche, thème abordé avec une grande sensibilité. Les dernières pages m’ont bouleversée, et donnent une tout autre dimension à ce roman qui commençait plutôt « gentiment ». Un roman d’apprentissage, celui de l’aspect le plus dur de notre existence : la mort – et une histoire qui donne envie de se (re)plonger dans Alexandre Dumas.
Enfin, un gros gros plus : l'action "moderne" se déroule à Saint-Nazaire <3.
Extrait
Ils les tuent. Ils les tuent avec leurs épées, avec des hallebardes ; ils les frappent et, une fois à terre, ils les transpercent de leurs lames. Les cavaliers brandissent des lances ensanglantées. Un homme utilise une arbalète pour tirer sur une femme en chemise de nuit qui s’enfuit, du sang rougit l’étoffe blanche tandis qu’elle s’effondre.
(…) [Adèle] ne peut pas avancer, l’effroi la fige sur place. Des soldats sont là, ils égorgent des hommes désarmés, en tenue de nuit, sur les pavés de la cour. Le sang macule le sol, il y a des cris, des gémissements, certains hurlent, implorent pitié. Ils sont terrorisés. Et parmi eux, soudain, Adèle voit Samuel. »
(p. 168-169)
À lire aussi
Du même auteur : Féélure et Fortune cookies (éditions Snark) ; 14-14 (avec Paul Béorn, éditions Castelmore), trilogie Moana et Les Moelleuses au chocolat (éditions du Jasmin) ; Le Manoir en folie (éditions Imaginemos).
La Reine Margot, Alexandre Dumas
Informations complémentaires
Adèle et les noces de la reine Margot, de Silène EDGAR, éditions Castelmore
Distribution Hachette
Paru le : 15/04/2015
10.90 €
ISBN : 9782362311451
Grand format 352 pages