Lettre de motivation pour stage en édition
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Note d’attention aux candidates et candidats qui passeraient ici : ne copiez-collez pas ce texte dans votre page vierge de toute inspiration. Non seulement parce que c’est du vol, mais aussi parce que je ne garantis pas les résultats… Si jamais vous êtes vraiment dans la dèche et que malgré tout, vous me piquez des répliques, pensez à me citer. Au moins, les éditeurs verront que vous maîtrisez la notion de droit d’auteur. Merci.
Chère éditrice, cher éditeur
Partie 1 : toi
Si je te contacte aujourd’hui, c’est soit parce que j’ai vu ton annonce sur l’ASFORED – auquel cas ma candidature risque fort de se perdre parmi les 4249 autres – soit parce que je connais ton travail, que j’aime ta ligne éditoriale, que je suis admirative de tes maquettes et qu’en plus je sais que tu peux payer les 470 € mensuels d’indemnités de stage. Soyons honnêtes : je ne vais pas importuner un éditeur qui peut à peine survivre, et je ne vais pas non plus risquer de me prendre la tête chez un éditeur dont je n’aime pas le travail.
Partie 2 : moi
Si je postule chez toi, c’est parce toutes les annonces du monde de l’édition réclament un master 2 édition aux candidats – et que la plupart des embauches se font dans le « vivier » des anciens stagiaires des maisons. Alors, moi aussi je veux un salaire, après quatre ans comme indépendante à voir des CDD et des contrats me passer sous le nez parce qu’ils ont été donnés « à d’anciens stagiaires », et donc me voici en master 2 à galérer pour décrocher ce satané stage…
Soit, j’ai plus d’expérience professionnelle que les autres candidats stagiaires. En seize ans, j’ai eu effectivement le temps d’évoluer dans mes postes, et de devoir changer de secteur d’activité. Mais que ces évolutions, ces responsabilités que j’ai eues et cette mobilité ne t’effraient pas : elles prouvent que j’aime apprendre, que je n’ai pas peur de la nouveauté et que je sais m’adapter. Aurais-tu vraiment préféré me prendre en stage si je tapais à ta porte après seize ans à végéter dans le même poste ? Évidemment que non : tu m’aurais alors répondu « Votre immobilisme montre que vous ne savez pas vous adapter à un nouvel environnement »... alors que là, la plupart de tes confrères me disent « Ouhla ! Trop d’expérience ! Vous allez vous ennuyer chez moi ! ».
Partie 3 : nous
Ben non, je ne vais pas m’ennuyer chez toi. Parce que je n’ai pas un tempérament à m’ennuyer ; parce qu’un stage, ce n’est que pour six mois ; et parce que, si toi, après toutes tes années à ton poste, tu ne t’ennuies pas, il n’y a pas de raison que moi, je m’ennuie.
Et puis, réfléchis un peu : une personne expérimentée payée au prix d’un stage, ce n’est pas tout benef’ pour toi ?
Dans l’attente de ta réponse, blabla.