La Petite Fêlée aux allumettes, de Nadine Monfils

Une mémé qui boit, qui dit des gros mots, qui drague à tout va, qui tire avant de causer et qui dit des mensonges plus gros qu’elle, vous pensez que c’est une super mémé et que vous rêveriez d’avoir la même ? Réfléchissez bien… et découvrez Mémé Cornemuse.

Le mot de l’éditeur

Pandore, au bord de la mer, c’est la plage mais c’est pas les vacances. Nake, une jeune fille déjà pas futée, pète un boulon supplémentaire à la mort de sa grand-mère. Désormais, chaque fois qu’elle craque une allumette, elle a des visions qui se révèlent être vraies ! L’inspecteur Cooper et son collègue Michou, moitié flic moitié travelo, sont sur le coup. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Mémé Cornemuse, tout juste rescapée de ses vacances avec un serial killer, décide de s’en mêler. Faut dire qu’elle a des compétences : elle lit l’avenir dans les lignes de tricot et parle par télépathie avec Jean-Claude Van Damme. Ah c’est sûr, ça aide !

Mon avis

On a donc : une mémé qui lit dans les lignes du tricot et aime bien turluter les flics dans leurs bureaux ; une pauvre orpheline qui voit des choses horribles quand elle craque des allumettes ; une icône parlante de Jean-Claude Van Damme dans un cadre fait main en coquillages ; un maire invisible qui parle par énigmes, mais sait visiblement tout ce qui se passe dans sa ville ; un flic travesti qui arrondit ses fins de mois en vendant de la drogue – ce qui fait de lui le meilleur enquêteur de l’histoire ; un autre flic pas travesti du tout, mais qui n’aime que les femmes les vraies et boire de la bière dans sa maison du bord de mer et ne manipule pas du tout le second degré ; et un tueur en série…

Et c’est complètement fêlé ! Les Vacances d’un serial killer en donnait un bon aperçu, mais là, ça se confirme ! C’est dingue, drôle, vulgaire, épuisant, et pourtant on en redemande. L’intrigue est du grand n’importe quoi (les amateurs de MM. Lavandier, Truby et autres théoriciens de l’intrigue s’arracheront les cheveux), mais on s’en fout, puisque l’essentiel, comme dirait JCVD, c’est d’être aware – et comme dirait Mémé, y’a qu’Annie Cordy qui compte. Et pour ne rien gâcher, au-delà de l’humour complètement dingue, cela fourmille de références aux contes de fées bien sûr, mais aussi à Magritte dont les hommes au chapeau-boule sont tout aussi inquiétants dans le roman que dans les tableaux... Un régal !

Extraits

« Tout en traînant la voisine vers le jardin, elle réfléchissait au sens caché de[s] paroles [de JCVD] dont elle ne doutait pas qu’elles soient pleines de bon sens. (…) Souvent, quand elle picolait, les idées de Jean-Claude lui paraissaient plus lumineuses. Avec un p’tit coup en plus dans le lampion, elle serait au top de ses perceptions du spirit. Elle chercha la bouteille de whisky. »

« — Tu sais, gamin, des comme toi j’en consomme en milk-shake tous les soirs. Avec une rondelle de chorizo et un doigt dans l’fion.

— Dites donc, je vous trouve bien mal élevée pour une vieille dame ! s’étrangla le flic, qui avait encore une vision très respectueuse des personnes âgées.

— Bon, bon, fit-elle. Je vois que môssieur est bégueule. Trèèès bien, je retire mes pattes et je mets mes progestérones au frigo. »

Informations complémentaires

La Petite Fêlée aux allumettes, de Nadine Monfils, éditions Pocket

http://www.leslibraires.fr/livre/3775890-la-petite-felee-aux-allumettes-nadine-monfils-pocket

Distribution Interforum

EAN13 : 9782266233934

ISBN : 978-2-266-23393-4

Date de publication : 07/03/2013

Nombre de pages : 249