Dionysos le conquérant, de Louise Roullier

  • A l'ombre des nénuphars
  • Livres

L’été est enfin là ! La saison où l’on rêve de mer, de voyages et d’un bon rosé bien frais à siroter entre amis, dans la bonne humeur…

Si vous ne pouvez pas avoir tout ça, au moins lisez Dionysos le conquérant : voyages et fous rires garantis !

Le mot de l’éditeur

Vous imaginiez le dieu du vin comme un gaillard ventru, au nez rougeaud et au rire gras ?

Vous aviez tort. Dionysos, dieu de l’ivresse, est avant tout un héros conquérant.

Conquérant de l’Inde : Pour obtenir son permis de séjour dans l’Olympe et sur ordre des dieux, Dionysos doit civiliser les barbares Indiens, à l’Orient du monde, qui refusent de sacrifier aux Olympiens – en plus, ils ne boivent que du thé ! À la tête de son armée bachique, Dionysos se lance alors dans une croisade alcoolique. Les rajahs enragés n’ont qu’à bien se tenir !

Conquérant des cœurs : Menacé depuis sa naissance par la haine de la déesse Héra, le jeune Dionysos a trouvé refuge dans le domaine de Cybèle, une forêt peuplée de divinités. Son amour pour l’ardent satyre Ampélos se heurte à la crainte de le perdre, et la tragédie rattrapera le dieu de la joie et de la fête. Sauf si Dionysos parvient à tordre les fils du destin.

Dans la lignée des Tribulations amoureuses de Poseïdôn, Louise Roullier présente ici un Dionysos complexe, multiple, loin de l’imagerie commune. Elle vous convie à son épopée comique au pays des maharadjas, mais aussi au drame qui a fait de Dionysos le dieu de la vigne et du vin.

Un livre à consommer sans modération !

Dionysos le conquérant, de Louise Roullier

Mon avis

Deux romans en un livre, dans des tons très différents, célèbrent dignement Dionysos : le premier texte est un hommage à sa folie, tandis que le deuxième résonne comme ces confidences qui peuvent nous échapper...

La Croisade alcoolique de Dionysos

Délirant ! Ce premier texte raconte comment Silène raconte comment son petit Diony – pardon, Dionysos – a décidé d’« éVINgéliser » ces mécréants qui ne connaissent pas l’alcool et part à la conquête de l’Inde, tout en révisant sa géographie malmenée. Transformation de l’eau d’un lac en vin, combats à coups de lierre magique, danses aff(ri)olantes, rien ne manque à la folie orgiaque de cette drôle de conquête. Un texte en abyme à la façon antique, mais où le narrateur n’hésite pas à tutoyer les dieux et à se moquer de son public.

Ce texte est tout simplement fou, drôle, bourré de références et d’anachronismes assumés. Un grand bravo pour les notes de bas de page rédigées par les divinités elles-mêmes !

Ampélos

Ce deuxième texte est plus court ; le ton est plus conventionnel et s’accorde à cette histoire d’amour tragique qu’est celle de Dionysos et d’Ampélos. On y retrouve les accents des textes antiques, avec le souffle de la folie des dieux et de la ténacité des humains face au destin inéluctable. Une œuvre érudite, très bien documentée, et qui se lit avec délices !

Enfin, ne passez pas à côté du « making-of » et de la note finale de l’éditrice (merci à elle pour cette découverte !). Je découvre avec surprise le très jeune âge de l’auteure, et je suis impressionnée par sa maîtrise non seulement des mythes antiques, mais également des différentes formes de récit – la mise en abîme n’est pas l’art le plus simple !

Extraits

« [Lukourgos] aimait aussi à garder les extrémités des corps (pieds, mains, lobes d’oreilles) pour les afficher sur les murs de son palais.

Et moi, petit soldat de l’armée bachique, à mesure que je marchais dans ce décor sanguinolent, lentement, insidieusement, une conviction s’insinuait en moi : le propriétaire de ce palais et moi n’avions pas les mêmes goûts niveau déco. Heureusement, je buvais pour me donner du courage. »

« [Dionysos] crut d’abord à un reflet de lune.

(…)

Un satyre adolescent se baignait dans le ruisseau ; ce qui luisait sous les rayons lunaires, c’était sa peau extraordinairement blanche (…). Le satyre puisait de l’eau et se la jetait au visage en giclures phosphorescentes, avant de s’immerger dans le ruisseau d’argent comme pour plonger dans la lune elle-même. »

Informations complémentaires

Dionysos le conquérant, de Louise Roullier, éditions Netscripteurs (diffusion et distribution éditeur)

Format : 170 x 110 mm (poche)

264 pages

ISBN : 979 10 91736 02 2

Prix TTC : 12,50 €

Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog