Interview : Marianne Meynard, éditrice

Marianne Meynard a créé les éditions Flammèche, lancées en 2013.

Elle a gentiment accepté de se prêter au jeu du questionnaire « métier ».

Bonjour ! Et merci beaucoup d’accepter de répondre à ces questions. Nous allons tout d’abord évoquer ton parcours, puis ton poste actuel, et enfin les perspectives et enjeux du secteur de l’édition.

Parcours
Question : L’édition est-elle un domaine dont tu rêvais depuis longtemps ? Quel a été ton parcours (tes études, les grandes étapes de ta vie professionnelle) jusqu’à ce jour ?

Réponse : À vrai dire, mon rêve d’enfant était de devenir écrivain. Mon intérêt pour le monde de l’édition est né au milieu des années 2000 grâce au site de fanfictions que j’ai fondé. À l’époque, je publiais quelques histoires sur Internet, et je me suis vite rendu compte que si l’écriture était une passion, je ne souhaitais pas en faire un « métier ».
Peu à peu, le site que je gérais a pris de l’importance et de formidables personnes se sont jointes à moi pour m’aider dans sa gestion. Fin 2008, nous fondions l’association Héros de Papier Froissé avec l’ambition de nous tourner vers les textes dits « originaux » (non-fanfictionnels). C’est ainsi qu’est né un second site de publication en ligne, suivi d’un premier projet d’édition : une anthologie intitulée Rêves froissés, parue fin 2012.
Un peu plus tôt cette même année, je décrochai un BTS édition. Après plusieurs mois à chercher en vain un emploi comme technicienne de fabrication, j’ai décidé de me mettre à mon compte en montant ma propre maison d’édition.

Poste actuel
Conditions de travail
Question : en tant qu’éditrice, quelles sont les missions que tu dois accomplir ?

Réponse : En tant qu’éditrice « solo », je dois gérer toutes les étapes, de la réception des manuscrits à la vente en passant par la fabrication et la promotion. À cela s’ajoute tout ce qui touche à la gestion d’entreprise, notamment l’administratif et la comptabilité.

Question : Quelles sont les compétences et les connaissances nécessaires pour devenir éditeur ? Existe-t-il une formation que tu recommanderais pour exercer ce métier ?

Réponse : Avant tout, je dirais que la polyvalence est primordiale. Il est très important de connaître parfaitement la chaîne du livre et les métiers qui y sont rattachés, même si on ne les exerce pas directement. Une de mes anciennes enseignantes disait que l’éditeur est le « chef d’orchestre » de la maison d’édition : il prend toutes les décisions concernant le livre, et coordonne les différentes équipes et les intervenants.
La formation dont j’ai profité, le BTS édition, est très complète. Elle permet d’acquérir des connaissances aussi bien dans l’éditorial que dans la fabrication. Elle nous offre également les bases en droit, économie, gestion, maquette, etc.
Un seul bémol : j’ai regretté que l’accent ne soit pas davantage mis sur la diffusion/distribution, et qu’on ne nous parle pas du tout du livre numérique. Cependant, l’année de mon diplôme, les enseignants nous parlaient d’un nouveau programme qui devait être mis en place afin de prendre en compte les mutations du métier et les nouvelles technologies.

Question : Qu’aimes-tu le plus dans ton métier, qu’est-ce qui te satisfait le plus ?

Réponse : Au cours de ma formation, puis ensuite lors de mes stages, je me suis rendu compte que ce qui me plaisait le plus, c’était la fabrication. J’ai toujours aimé les beaux livres avec une couverture cartonnée, un relief sur le titre, une dorure… Un livre bien présenté est un livre qui donne envie d’être lu !
Pour le moment, avec Flammèche, je me contente de rester sur du classique (broché à couverture souple – raisons économiques oblige) mais j’espère pouvoir bientôt faire preuve d’un peu plus de créativité.

(A suivre)