C’est par un email de l’auteur que j’ai pris connaissance de ce roman de science-fiction, à la couverture et aux titres intrigants, publié par une maison que je ne connaissais pas. J’ai eu envie de savoir ce que cachait cette illustration dont le graphisme me rappelait furieusement celui de certains jeux vidéo d’exploration auxquels jouent les hommes de la maison… Le parallèle s’est révélé idoine, et la surprise excellente.
Le résumé
Le commandant Don Walton se réveille au milieu des débris de la salle de navigation après une catastrophe survenue à bord de son vaisseau, le Musashi Destroyer 2.
Au cours de son exploration, il fait la rencontre inattendue de deux passagers clandestins : un petit garçon japonais poursuivi par une créature jusqu’alors inconnue de la race humaine.
Jamais un roman de science-fiction n’aura été à la fois aussi proche du jeu vidéo et du cinéma. (…)
Mon avis
J’ai démarré ma lecture de la première partie avec un peu de méfiance :
« On va tenir quatre cents pages avec l’exploration d’un vaisseau à moitié démoli ?! »
« Tiens, un alien en huis clos dans un vaisseau, ça fait très Alien, le film. Et le héros qui se réveille amnésique et doit se battre pour sa survie, ça fait très jeu vidéo. »
Bref, j’avançais un peu à reculons… jusqu’à ce qu’un retournement de situation incroyable dans le scénario me « scotche » à mon fauteuil. Et j’ai dévoré d’un trait le reste du roman.
Cela a beau être un premier roman, FeiBi Chen a su créer un univers légèrement futuriste tout à fait cohérent : la structure sociale, les enjeux politiques et économiques, l’importance de multinationales au pouvoir, tout a été pensé avec soin et s’imbrique parfaitement dans l’intrigue.
Les personnages sont hauts en couleur : le commandant Walton qui tente de sortir de son amnésie est très touchant ainsi que Jin le petit garçon débrouillard ; et on a aussi la journaliste curieuse, le militaire grincheux, l’ex rancunière, les aliens dont les Terriens ont du mal à cerner les motivations (j’ai eu quelques flashes de La Stratégie Ender (le roman) lors de certaines scènes où l’on voit interagir humains et aliens).
FeiBi Chen aurait pu reprendre les recettes « miracles » du jeu vidéo et du cinéma ; elle a en plus créé le Hoshi, une invention habile en ce sens que c’est à la fois de la matière a priori inanimée et un personnage à part entière.
L’écriture est très visuelle, l’action avance à grands pas, on imagine sans peine une adaptation sous quelque support graphique que ce soit. D’ailleurs, les illustrations de chapitres ainsi que le très beau cahier d’illustrations en fin de romans m’a donné envie de lire la même histoire, cette fois en BD ou comics.
Toutefois, il y a des problèmes de forme, qui laissent penser qu’il manque un travail éditorial. Celui-ci aurait permis par exemple d’éliminer problèmes de typographie et coquilles, et d’améliorer le style par exemple en variant la structure des phrases, et en diminuant le nombre de verbes dits faibles.
Tout ce qu’on peut souhaiter à ce roman numérique, c’est de trouver l’éditeur papier qui saura le mettre davantage en valeur, et de le faire connaître auprès des lecteurs. Lecteurs comme éditeurs de science-fiction cherchent souvent des nouveautés (moins nombreuses qu’en fantasy ou en fantastique) : Musashi en est une à côté de laquelle il ne faudrait pas passer !
Pour aller plus loin
Interview de FeiBi Chen sur TechArtGeek
Interview de l’éditeur sur Hypermedia
(Illustrations de Johan Lun http://johan-lun.com/portfolio.htm, prises sur Hypermedia)
Informations complémentaires
Musashi, de FeiBi Chen, aux éditions Game Atelier Book
430 pages
4,99 € version numérique uniquement
Disponible en epub et Kindle sur Immateriel.fr et autres plateformes de vente numérique.