Interview : Agnès Marot, éditrice indépendante 1

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Interview : Agnès Marot, éditrice indépendante 1

Agnès Marot travaille en tant qu’éditrice indépendante. Tout comme Paola Grieco et Pascal Daniel, elle a gentiment accepté de se prêter au jeu du questionnaire « métier », après quelques problèmes de téléphone… et dans la bonne humeur.

 

Bonjour, Agnès ! Et merci beaucoup d’accepter de répondre à ces questions. (…) Nous allons tout d’abord évoquer tohttps://my.over-blog.com/write/44507559n parcours, puis ton métier actuel, et enfin les perspectives et enjeux du secteur de l’édition.

Parcours

Question : Quel a été ton parcours (tes études, les grandes étapes de ta vie professionnelle) jusqu’à ce jour ?

Réponse : J’ai fait un bac scientifique, ce qui m’a fait comprendre que j’étais faite pour les lettres (rires) ; j’ai ensuite fait une prépa littéraire pendant deux ans, non pour les concours, mais parce que je voulais faire éditrice et qu’on m’avait dit qu’il fallait de la culture générale : ça me semblait le meilleur moyen de forger la mienne. Ça a marché ! À la fin de la prépa, j’ai fait une licence de lettres modernes pour poursuivre dans cette voie, et en même temps deux stages dans l’édition : au CRDP de Grenoble et chez un éditeur de BD, Mosquito. Avec ma licence, mes stages et le fait que j’étais dans le comité de lecture de Mille Saisons, j’ai pu entrer en Master édition à Saint-Cloud, rattaché à la fac de Nanterre.

À la fin du master 1, on avait un stage de 3 mois que j’ai fait chez Gründ avec Xavier Décousus, qui m’a ensuite fait travailler, dans la poursuite de mon stage, en auto-entrepreneur pendant mon master 2. Pendant cette année-là, j’ai donc suivi les cours et je travaillais pour lui. À la fin du master 2, j’ai fait mon stage chez Bragelonne. Ensuite, les ennuis ont commencé : il a fallu chercher du travail… pendant 18 mois, j’ai alterné entre l’absence d’activité professionnelle et des missions ponctuelles plus ou moins chronophages (et rémunératrices) : j’ai fait des corrections (…) pour Imaginemos ; j’ai fait une mission de 6 mois chez Hatier sur du parascolaire, une mission qui m’a beaucoup appris, et sur laquelle j’ai eu de grosses responsabilités. (…) Ensuite, j’ai eu une autre période de blanc, et maintenant je travaille pour plusieurs éditeurs : Zibeline and Co [packager éditorial, dont le principal client est la collection Éclipse chez Panini Books], Imaginemos, Scrineo jeunesse, et Bragelonne suite au stage fait chez eux (…). Je suis aussi directrice de collection aux éditions du Chat Noir, mais c’est un autre métier.

 

Question : Je me doute de la prochaine réponse… l’édition est-elle le domaine dont tu rêvais dès le départ ?

Réponse : oui, j’en rêvais depuis toujours, j’avais fait mon stage de 3e chez Glénat ! J’ai eu une période de doute au lycée par manque d’information sur le métier, et parce qu’on doute toujours au lycée… mais dès mes premiers vrais stages, j’étais sûre que c’était ça.

Poste actuel

Conditions de travail

Question : En tant qu’éditrice indépendante, quelles sont les missions que tu dois accomplir ?

Réponse : on me donne un texte en français ou une traduction ; je fais un édito, c’est-à-dire une relecture approfondie en contrôlant la forme et le fond. Le fond, sur la traduction, ce sont les petites incohérences, qu’on peut corriger sur une phrase ou un paragraphe ; sur les textes en français, ça peut être un travail plus en profondeur, par exemple élaborer un synopsis avec l’auteur en vue d’une réécriture complète (ça reste rare, cependant). Je travaille avec l’auteur ou le traducteur : je gère les aller-retour du fichier pour faire accepter les changements importants (et moins importants), c’est une période de négociations pour rendre le texte le meilleur possible.

Une fois fini, j’envoie aux correcteurs, choisis par les packagers ou bien en interne pour certains éditeurs ; c’est moi qui valide les corrections. Chez Zibeline, mon travail s’arrête là ; chez Milady, c’est moi qui vais mettre le fichier sous InDesign et passer ProLexis (le logiciel de correction orthographique). (…) Chez Hatier, j’ai aussi travaillé avec les compositeurs de maquette sur les couleurs, les emplacements des blocs de texte, leur logique interne : le travail était différent du fait du support, beaucoup plus graphique.

 

À suivre : les compétences et connaissances nécessaires ; ce qu’elle aime le plus ; les contraintes ; les autres maillons de la chaîne du livre et les perspectives.

(Crédits photo : S. Scardigli)

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